L’espérance de vie des musiciens

Les morts de Lemmy, Bowie et Prince au cours des derniers mois nous rappellent que les immortels doivent quand même partir un moment donné. Et la plupart nous quittent assez tôt merci.

Une étude menée à l’Université de Sydney dans laquelle on a compilé l’âge et la cause des décès de 12 665 musiciens qui ont perdu la vie entre 1950 et 2014 nous confirme que l’expression “Live fast, die young” s’applique parfaitement pour les artistes de la scène musicale.

C’est certain que l’attitude “sexe, drogue et rock’n’roll” amène prématurément à l’étape suivante, celle du cercueil. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer que la popularité a de lourdes répercussions chez les artistes.

C’est effectivement très coûteux d’être une vedette internationale qui est sollicitée, surexposée, exploitée par de nombreux profiteurs et souvent emprisonnée dans son propre succès. Pas le même genre de stress que celui de livrer un texte URBANIA à une date donnée, mettons.

On va se le dire tout de suite, le club des 27 ans est un mythe. Il n’y a pas plus de musiciens morts à l’âge de 27 ans qu’à 25 ou 33 ans. Il s’agit simplement d’une étrange coïncidence qui fait que des musiciens marquants et de renommée internationale soient décédés au sommet de leur art.

En effet, ce n’est pas de la petite monture. Mais ce ne sont que 7 des 12 665 décès compilés dans cette recherche. Ironiquement, il y a eu plus de décès de musiciens âgés de 28 ans. Cependant, le club des 27, c’est plus qu’un chiffre, c’est tout simplement mythique.

Les artistes qui pratiquent les genres plus anciens de musique (blues, jazz, country, gospel) ont une espérance de vie similaire à celle de la population générale. Lorsqu’on passe à la catégorie suivante (R&B, pop, folk, musique du monde), l’écart tend à s’agrandir.

C’est quand même logique. Ces styles musicaux sont apparus plus récemment. Il y a donc moins de ces artistes qui sont en âge d’obtenir leur carte de l’âge d’or. Cependant l’étude nous confirme que malgré tout, les chances sont tout de même assez faibles de croiser un beau jour un musicien punk sur un triporteur ou un rapper dans une résidence soleil.

Parce que la façon dont ces artistes s’éteignent nous en dit long sur les chances de les voir dépasser la soixantaine. Les statistiques démontrent que le taux de décès accidentels (incluant les surdoses) est particulièrement plus élevé chez les rockeurs, les punks et les metalheads. Même chose pour les suicides. Et si on regarde la catégorie des meurtres et homicides, c’est la cause de plus de 50% des décès des artistes rap ou hip-hop.

On est rendu au point où déjà quelques artistes importants des années 80 comme Michael Jackson, Whitney Houston et Prince nous ont quittés et où aucun des membres originaux des Ramones n’est encore en vie. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, Keith Richards, le plus improbable des survivants est bien installé à les regarder tomber comme des mouches.

Keith continue à confondre toutes les statistiques.

***