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Avec ses cheveux en bataille et son air coquin, Francine Côté est un clown né. Retirée des chapiteaux, elle transmet son savoir. Attention, c’est du sérieux.

Comment êtes-vous devenue clown?
J’ai commencé comme comédienne, mais comme je mesure 4’8, on me faisait toujours jouer des p’tits gars. J’ai décidé d’être clown, et d’être clown femme.

C’est encore un monde d’hommes?
Oui, surtout quand j’ai commencé, j’étais une des pionnières. Il y avait des femmes qui faisaient du clown, mais déguisées en hommes. Au Québec, on a été très en avance là-dessus. Quand je voyageais à l’étranger, en entrevue, le fait que je sois une femme était toujours la première chose qu’on soulignait.

Comment êtes-vous devenue prof?
J’avais fait le tour, en tant que clown, j’avais participé à tous les cabarets à travers le monde, du cirque traditionnel, du cirque moderne, le Cirque du Soleil à plusieurs reprises, j’ai eu envie de partager mon savoir.

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Comment apprend-on à devenir clown?
Contrairement au théâtre, où l’on doit créer son personnage, en art clownesque, il faut laisser venir à soi son clown. J’ai développé une pédagogie autour d’exercices qui travaillent l’honnêteté, la simplicité, la joie, l’ouverture et la légèreté. Les cinq éléments qu’il faut pour devenir clown.

Est-ce que tout le monde peut-être clown?
Non. Il faut pouvoir rire de soi, et ce n’est pas tout le monde qui est prêt à ça. C’est très insécurisant. Il faut pouvoir franchir cette limite, sinon, on n’est pas grand chose de plus que matante Noëlla qui est très rigolote.

Qui suis vos cours de clown?
Toutes sortes de monde, mais ça prend un background artistique. Nous avons des comédiens, des performeurs, des acrobates, des animateurs, etc. Ces gens-là ne veulent pas nécessairement devenir clowns, mais ils veulent se découvrir physiquement.

Portez-vous tous des nez rouge?
Oui. Même si ça ne fait pas l’unanimité dans le domaine du clown.

Il y a une controverse autour du nez de clown?
Oui, parce que ça fait très cliché, très nord-américain, le clown, avec le maquillage et les gros souliers. Moi, j’ai une approche plus européenne, mais je prône l’usage du nez quand même parce que c’est un masque qui permet de révéler l’émotion physique et de s’identifier.

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Il paraît que vous êtes très sévère, que vous êtes un peu la Denise Filiatrault de l’art clownesque. C’est vrai?
J’ai beaucoup de rigueur! Comme pédagogue, j’utilise l’autorité pour faire sortir le clown de mes étudiants. Mais aussi, je veux qu’on prenne ça au sérieux : le clown, c’est pas pour les paresseux.

Ronald au bord de la retraite
Le grand clown jaune et rouge qui fait peur aux enfants depuis 1963 serait sur le point de prendre sa retraite. C’est ce que souhaiterait un groupe pression américain, le même qui a mis fin à la carrière de Joe le chameau, emblème des cigarettes Camel. Selon eux, le personnage aurait trop d’influence sur l’obésité infantile. Toutefois, d’après nos observations, Ronald McDonald’s serait déjà à la préretraite : honnêtement, vous souvenez-vous l’avoir croisé récemment, dans une pub ou une campagne de café gratuit? Après 48 ans de service, on trouve qu’il le mérite bien.

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Drs clowns visitent les patients des hôpitaux de Montréal. Parmi eux, Dr Wow, Dr Guacamole et Dr Guy MÔve.

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