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Les 10 odeurs préférées d’un nouveau trentenaire

Dis-moi ce que ça sent, je te dirai comment j'me sens.

Par
Le Moes
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Ouais, je viens tout juste d’avoir 30 ans.

Avoir 30 ans, c’est devenir philosophe : Je sais ce que je veux, ce que je ne veux pas, j’ai moins le goût de vouloir plaire aux autres et je me m’occupe de moi-même. Tu te connais beaucoup plus à 30 ans. Tu doses tes énergies sur ce qui en vaut vraiment la peine. T’en viens à apprécier beaucoup plus les choses banales.

Comme les odeurs.

Je n’ai pas l’odorat particulièrement plus fin que monsieur, madame-tout-le-monde, mais j’apprécie réellement les odeurs. Les odeurs plaisantes, on s’entend. Pas l’odeur de swing de Gaétan, comptable de 52 ans, en plein été à 31 degrés, dans un autobus où l’air climatisé a rendu l’âme. Pour moi, l’odorat est probablement le sens le plus évocateur de souvenirs. Une odeur a cette capacité de te projeter directement à un moment précis, de te rappeler une époque ou encore un sentiment. C’est pourquoi c’est si fascinant.

Voici, dans un ordre aléatoire, 10 de mes odeurs préférées :

Apprécie.

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10- Un terrain de golf très tôt le matin

La température fraîche, la rosée, le gazon frais coupé, le soleil qui se lève, la nature et la perspective de passer un 4 heures à relaxer avec 3 autres chums, c’est magique. À part le gazon, il est difficile d’identifier exactement ce qui constitue l’odeur d’un terrain de golf le matin, mais quand j’suis là, ça me fait du bien et ça me rend zen. Jusqu’à ce que je manque ma première drive et que je lâche un “saperlipopette” bien senti, qui vient briser le calme plat qui régnait et la virginité du parcours.

9- Le café

Juste de lire le mot, on s’imagine son odeur chaude et apaisante. Tu te vois avec tes mains qui enveloppent ta tasse de céramique pour te réchauffer. Et avant ta toute première gorgée, tu humes délicatement, quasi sexuellement, ses parfums de cacao, de chocolat, de fruits, d’amandes, d’épices, d’herbes, de noix, de bois et autres délices olfactifs. Cette odeur qui envahit la maison un samedi matin arrache assurément un sourire d’anticipation à quiconque possédant une âme fonctionnelle. Moi je n’ai jamais jugé les annonces de Folgers, parce que j’ai l’air aussi passionnément étrange qu’eux avec ma tasse à chaque matin.

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8- La fragrance d’une histoire passagère

Il y a déjà plusieurs années de ça, j’ai fréquenté une certaine jeune femme. Notre courte, mais agréable histoire ne s’est pas conclue en une union, mais en une complicité certaine, ponctuée de plusieurs bons moments cute. Alors que nous partagions souvent une proximité évidente, je n’ai jamais remarqué le parfum qu’elle portait. Jusqu’à ce que je croise, bien plus tard, une femme qui avait le même. Encore aujourd’hui, il m’arrive d’attraper cette odeur familière au vol lorsque je croise une femme qui la porte. Je n’ai aucune idée de la fragrance artificielle, mais je m’en fous. Lorsque mon nez attrape cette odeur, j’ai ce sourire en coin, nostalgique d’une belle époque où j’ai partagé mon intimité avec cette belle bête sauvage.

7- Le froid

Le froid n’a pas vraiment d’odeur à proprement parler. C’est plutôt son effet qui me plaît. Je te parle d’un bon -10, -15 lors d’une belle journée ensoleillée. De prendre une puissante sniff et que l’air froid voyage de mon nez jusqu’à mes poumons. À chaque inspiration, ça me donne le sentiment de nettoyer mon corps de tous ses déchets. Ajoute en prime les narines qui collent ensemble et je redeviens ti-cul de 6 ans qui marchait pour aller à l’école quelque part en janvier 1992.

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6- L’après-sexe de couple

Ok, le sexe a plusieurs odeurs. Pas toutes charmantes, avouons-le. Parfois, lors de tes performances débridées, sans retenue et intense avec ton one-night approximatif par une chaude nuit d’été, ça se peut que le sexe piuzzzze. Ici, ce n’est pas de ça que je parle. Je te parle de l’odeur après l’ultime rapprochement avec ton copain ou ta copine. Le sexe qui sent l’amour. Lorsqu’on décompresse ensemble, collés, à reprendre notre souffle, à fixer le plafond, à souffler quelques mots et qu’on se flatte comme des petits animaux fragiles. Cette odeur de réconfort, de bonheur, de complicité, de connexion, de lumière, de confiance, d’abandon, bref d’amour… Ça.

5- Le bacon

Des questions? Sérieusement, connais-tu quelqu’un qui déteste l’odeur du bacon? Si oui, envoie-nous son adresse. URBANIA a un budget spécial pour faire disparaître magiquement (aka Mike dans Breaking Bad) ce genre de personnes inutile à l’épanouissement de la race humaine.

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4- Le BBQ

L’asti d’bonne wif de cuisson d’une succulente pièce de viande dans le quartier. Les arômes du BBQ en tant que telles (la graisse restante qui brûle sur le grill, la boucane, le feu) mélangés à ce qui cuit (le gros steak, les légumes, les patates, le fromage qui caramélise, la sauce, l’assaisonnement). C’est toujours accompagné d’une petite bière, d’une bonne gang et d’une atmosphère relaxe et conviviale. Est-ce que l’odeur du BBQ l’hiver est agréable? Ouais, mais tsé, tellement pas pareil qu’un samedi de juillet en train de faire cuire un bon poulet avec une bière dans l’cul. Le poulet là, pas moi.

3- Un vestiaire de hockey

Attends là. Je sais que pour tout le monde, un vestiaire de hockey ça sent le vieux chalet humide où des cadavres aspergés de crème de brocoli auraient pourri un été de temps au gros soleil. Faut comprendre qu’il y a deux odeurs de vestiaire : quand tu joues et quand tu ne joues pas. Moi-même, hockeyeur depuis la tendre enfance, entrer dans un vestiaire quand je joue pas, j’avoue que ça sent la bécosse de la cour du roi Louis XIV après un party de homards au mois de juillet à Versailles. Sauf qu’après un match avec les boys, c’est une autre histoire. L’odeur nauséabonde d’équipements souillés par la sueur disparaît et on y retrouve un parfum rassurant de sécurité, de camaraderie et de bonheur. R’garde, si t’es pas un joueur de hockey, ça se comprend pas.

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2- La marijuana

Je ne suis pas le plus grand consommateur du tabac magique, mais Dieu que j’aime son odeur. Ça, mais encore plus la réaction qu’elle provoque. Lorsque t’es dans un endroit public et que l’odeur parvient à tes narines, tout le monde a ce petit moment de “c’tu moi où ça sent l’cégep?” et on renifle une seconde fois pour se le confirmer à soi-même. C’est toujours un épisode cocasse. Personne n’est totalement et agressivement outré de sentir la marijuana. Et là, c’est plus fort que toi : tu cherches juste à identifier la provenance.

1- Le bois

J’ai toujours aimé l’odeur des matériaux naturels parce que c’est organique, c’est vivant. Pas froid et créé artificiellement. J’ai travaillé un été de temps dans une usine de papier et ça me faisait donc plaisir de passer devant l’endroit où l’on coupait les billots. Dernièrement, j’ai commencé un nouveau hobby et je travaille le bois. C’est tellement agréable comme odeur que je renifle souvent le bois fraichement coupé. Au look, c’est certain que j’ai l’air d’un weirdo louche qui renifle vigoureusement les sous-vêtements de sa coloc pendant son absence, mais j’m’en fous. ÇA SENT BON, OK?

Paix.

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Le Moes, également ce dude-là.

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