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Guylaine Tremblay va bien

(et toute va ben aller)

Par
Catherine Ethier
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Mes hommages.

Cette semaine était semaine de grands soupirs de soulagement, mais surtout de cette sensation de première bouffée d’air quand t’as fait trois tours dans la broue d’une déferlante de Punta Cana et que ton bec sort de l’eau pour t’emplir les poumons du plus rassurant des respires, qu’importe le jelly fish que t’as sur le crâne ou ton bas de bikini qui t’expose la génitalia.

À l’instar de cette salvatrice respiration – mais surtout de cette fantastique mise en scène antillaise – cette semaine, c’était le retour de nos programmes de tévé. Des longs brunchs silencieux de Yamaska. De la frénésie des pattes qui se délient dans une enlevante battue à laquelle Laurie participe avec ses petits pieds par en-dedans.

Mais surtout, surtout, c’était le retour d’Unité 9.

Oh! Qu’on s’est fait payer la traite. Et comme il s’était passé l’équivalent de quatre épisodes de Walking Dead lors de la grande finale du printemps dernier (c’est à peine s’ils n’ont pas ressuscité Micheline Lanctôt pour la rassommer à grands coups de moulin à café), le retour du regard ahuri de Marie Lamontagne était, ma foi, attendu dans la plus haute fébrilité.

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Je ne m’improvise pas, ici, chroniqueuse télé de pacotille pour le kick. C’est qu’au lendemain de la diffusion, j’ai vu passer un petit mot de Danielle Trottier, auteure de la saga, sur Facebook. Et pas un petit mot ordinaire. Un mot empathique. Une quasi lettre d’excuses doublée d’une petite main chaude qui te frotte le bas du dos quand t’as perdu ton frigidaire au poker.

Danielle Trottier ne remerciait pas, comme le font souvent les auteurs, ses fidèles fans après la diffusion télé. Elle ne leur transmettait pas sa meilleure recette de cipaille, non plus.

ELLE LES RASSURAIT.

Elle rassurait Jacqueline, troublée par la mort inattendue des enfants de Marie dans un accident de char. Jean, qui cherchait son air. Ou Cindy-Lou, qui avait perdu la sensation dans ses avants-bras depuis neuf heures au soir la veille:

“J’ai été 10 minutes sans zéro réaction quand ils ont annoncé la mort des enfants!”

“Je trouve ça triste que Marie juge son mari sans savoir la vérité”

“Je suis en état de choc”

“Où est Michèle Paquette?”

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“C’était trop à assimiler en même temps; avec les semaines, je vais sûrement digérer tout ça”

* SÛREMENT *

“C‘est comme si vous prenez plaisir à vous acharner sur les plaisirs de la vie”

Ciel. Danielle Trottier t’a pas enlevé ton abonnement au tennis. Elle a écrit une histoire. Une histoire qui se passe dans ta télé et que tu regardes en faisant des graines de nachos sur le sofa.

“Merci de prendre le temps de répondre à notre peine!”

L’enthousiasme des téléspectateurs m’émeut tout de même. Être Danielle, je serais transportée de constater l’onde de choc que peut provoquer un retour de chariot dans un salon de St-Hubert. Je croyais simplement qu’on avait tourné la page sur l’époque où l’on garrochait des roches sur la comédienne qui jouait la marâtre de la petite Aurore ou qu’on se sacrait par terre dans le cinéma quand le train se dirigeait vers le kodak.

Les réseaux sociaux sont certes un fantastique exutoire pour se célébrer la gestation ou l’achat de son nouveau condominium. Mais pour VENTILER la mort du fils de Michel Barrette?

Y’EST CORRECT, LE FILS DE MICHEL BARRETTE.

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Heureusement, certains commentaires m’ont tout de même rassurée sur l’étendue des sinistres du drame vécu à’ grandeur de la province:

“J’ai regardé l’émission avec mes résidents d’Alzheimer et ils regardaient avec un intérêt incroyable!”

Des gens atteints d’Alzheimer ont saisi le filon. Un intérêt incroyable. Voilà le seul frisson qui se doit de vous parcourir la couenne entre deux commerciaux de poulet. Pas de convulsions du maxillaire ni de sombrage dans le puits profond du deuil avec possibilité de groupes d’entraide le mardi au soir.

C’EST DE LA FICTION.

Auqué? Auqué.

PS TENDRESSE :: C’est vrai, ça. Elle est rendue où, Michèle Paquette?

La bise.