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Depuis que j’ai tenté de séduire un premier ministre (avec mon urine)
Au titre du premier kick, je ne sais pas qui est arrivé en premier entre Gilles Latulippe et Jacques Parizeau. Ce que je sais, c’est que je les ai tous les deux aimés avec toute la passion dont j’étais capable du haut de mes quatre ans. C’était un peu démesuré; j’étais convaincue que j’allais me marier avec eux. Parce qu’avant que les adultes m’imposent leur vision des relations interpersonnelles, j’étais une enfant polyamoureuse…
J’avais donc deux amoureux imaginaires et des parents qui militaient pour le Parti Québécois. Connaissant mon penchant pour le chef du PQ, ils ont voulu me faire plaisir en me trainant dans une activité de financement. Un grand pique-nique familial était organisé à Carignan et la rumeur courait : Jacques Parizeau viendrait lui aussi manger des p’tits sandwichs. Une occasion parfaite pour faire de moi une fillette politisée et émotionnellement comblée!
Entre l’annonce et la tenue de l’évènement, des jours d’excitation et d’angoisse ont défilés. Serais-je à la hauteur de l’homme? Qu’avais-je vraiment à lui offrir?
C’est ici que je vais paraphraser ma mère : soucieux de me rendre parfaitement heureuse, mes parents m’ont réveillée tôt pour qu’on se pointe vite. Quand Jacques Parizeau est arrivé, ils m’ont prise par la main et m’ont trainée vers lui. Plusieurs personnes l’entouraient, c’était un véritable héros. En bon politicien, il s’est approché de moi. Il s’est penché pour me glisser quelques mots à l’oreille, puis il a tendu les bras pour me prendre. C’est à ce moment que je lui ai enfin parlé.