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J’ai été sur le Darknet

et ce que j’ai trouvé va vous jeter en bas de votre chaise

Par
Benoît Gagnon
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Ou pas. Parce que si vous êtes le moindrement intéressé par ce qui se passe sur Internet, vous êtes conscient que c’est une foire interminable de patentes ben sympathiques, ou de cochonneries sans nom. Or, comme le nom l’indique si bien, aller sur le Darknet implique pas mal d’aller les coins sombres de la toile. Est-ce que ça vaut la peine ? La réponse rapide : meh ! La réponse lente : voir plus bas.

Le Darknet, quossé ça mange en hiver ?

Pour ceux qui ne savent pas c’est quoi le Darknet, je vais tenter d’expliquer le tout sans trop entrer dans le verbiage technique. Donc, le Darknet est essentiellement une portion de l’Internet qui fonctionne avec un protocole permettant l’anonymat des échanges. Cela se fait par deux procédés, soit le chiffrement des communications, et le routage des données au travers de différentes machines avant de se rendre à destination. The Onion Router (TOR) est probablement le réseau Darknet le plus connu et le plus médiatisé.

Mais, que trouve-t-on dans le Darknet ?

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Essentiellement tout ce qui ne se trouve pas dans l’Internet classique. Si on peut trouver des choses bien pépères, un bonne quantité du matériel que l’on peut trouver dans le Darknet serait rapidement mis à l’index sur l’Internet standard, parce que vu comme intolérable. Cela va des forums de discussions sur les joies de la suprématie blanche, jusqu’à la vente de passeports contrefaits. Car oui, le Darknet pullule de marchés clandestins qui ont essentiellement pour objectifs de vous vendre du matériel pas vraiment légal.

Une arme à feu de lourd calibre ? Pas de problème. De la drogue ? En voulez-vous ? En v’là ! Des manuels vous expliquant comment vous créer un explosif avec des patentes que l’on trouve dans une quincaillerie. Pas de problème. Vous voulez écoeurer un ex en lui piratant tous les services Web qu’il utilise ? Il y a un hacker qui vous aidera dans votre démarche.

Évidemment, tout ça, moyennant des sous. Beaucoup de sous. Et pas n’importe comment. Avec des Bitcoin, histoire de faire en sorte que la transaction se perde dans les méandres électroniques, tsé. Ha oui, si jamais l’idée vous prend de faire affaire avec des tordus du genre, je ferais attention ; je n’ai comme pas l’impression que le service à la clientèle est une priorité. Pis, ça doit pas mal être complexe de faire un retour de marchandise si jamais vous n’êtes pas entièrement satisfait… On jase là…

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Beaucoup (trop) de pornographie

Autre chose qui frappe dans le Darknet : l’omniprésence de pornographie. Pas celle qui est consommée par monsieur et madame tout le monde au quotidien, non. Celle qui dérange. Celle qui rend mal à l’aise, voire celle qui lève le cœur. Or, ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre qu’il est possible de trouver du matériel on ne peut plus nauséabond, et ce, seulement en faisant quelques clics et quelques recherches. Non, je n’ai même pas essayé. Il y a toujours bien une maudite limite à ce que je vais faire pour écrire une chronique (cela ne signifie pas pour autant que je n’apprécie pas le rédac en chef, mais je ne confirmerai pas non plus que je ne pourrais pas l’apprécier).

Au-delà de la perte de confiance en l’humanité

Ouais, après quelques minutes à surfer là-dessus j’en suis rapidement venu à la conclusion que je devais définitivement mettre fin à la moindre parcelle d’espoir que j’avais en l’humanité. Grosso modo, le Darknet a l’air d’une espèce de partouze criminelle sans fin qui permet à n’importe quel plouc de faire la pire des obscénités sans pour autant avoir à s’inquiéter de se faire prendre. On ne peut plus décourageant.

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Pourtant, alors que j’étais prêt à annuler tous les versements que je fais aux organismes sans but lucratif, je suis finalement tombé sur quelque chose qui avait un peu de bon sens. Grosso modo, c’était un forum d’activistes qui tentaient de faire passer de l’information sur des résistants nord-coréens. Ils exploitaient TOR essentiellement pour tenter de contourner la surveillance gouvernementale nord-coréenne, et ce, dans l’espoir de faire circuler des nouvelles du « monde extérieur », notamment en ce qui concerne les perceptions internationales du régime.

Alors que pour moi le Darknet correspond à un incommensurable foutoir rempli du pire de ce que l’humanité à offrir, pour certains c’est en fait une des seules portes qui demeure ouvertes sur le monde. Ce qui est vu comme étant le plus grand marché noir par plusieurs est bien souvent le dernier rempart de la libre circulation de l’information pour une poignée d’individus.